Lancement le 23 septembre

28 juillet 2009

Le mort du chemin des Arsène, polar mettant en scène le sergent André Surprenant, sera officiellement lancé au Cercle, rue Saint-Joseph, à Québec, le 23 septembre prochain.

L’intrigue se déroule aux Iles-de-la-Madeleine en août 2002, soit dix mois après les événements relatés dans On finit toujours par payer. Le lecteur pourra renouer avec plusieurs personnages: Geneviève Savoie, Pierre Marchessault dit le Vieux, la réceptionniste Majella Bourgeois, Bernard Samoisette, sans oublier l’ineffable Platon Longuépée, patron de la Caverne.

Plus de détails dans quelques semaines.


Personnages

24 juillet 2009

Ce que j’aime par-dessus tout dans l’écriture, c’est de fréquenter mes personnages.

Quand je rencontre des lecteurs, la question surgit presque à coup sûr : comment les créez-vous?

La réponse est complexe. Les détails sont peu intéressants. Certains écrivains ont une méthode. La mienne est d’en avoir le moins possible. Je crée le plus souvent mon personnage sur le tas, au milieu d’une scène, d’une situation dans laquelle il doit réagir. Je cherche dès le début à le laisser faire, à l’observer. Bien sûr, certains personnages centraux possèdent, dès leur naissance, un carnet de commande chargé : ils porteront l’action ou fourniront le principal point de vue. D’autres, périphériques lors de leur naissance, imposeront leur présence et deviendront des acteurs importants dans la narration. Certains, enfin, disparaîtront sans laisser de traces durables.

Le plus grand plaisir du romancier est de sentir que son personnage, d’abord une simple esquisse imaginaire, possède désormais sa vie propre. Devant eux, je suis comme au théâtre. Le plus souvent, je connais la fin de l’histoire. Je préfère de loin l’ignorer et me laisser porter par le fil des événements. Cette méthode de construction du récit, que je qualifierais d’organique, recèle des dangers. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas terminer des livres. Mais il est rare qu’il n’en reste rien qui ne soit utilisable pour une autre histoire.

Les personnages sont tellement vivants qu’ils continuent à évoluer, pendant des années, quand leur créateur a l’esprit ailleurs. Je travaille présentement à un récit dans lequel resurgissent des personnages poussiéreux. À mon insu, ils ont changé. Ils me surprennent chaque fois que je pose les doigts sur mon clavier.


Les profondeurs de Mankell

13 juillet 2009

On dit de certains romans qu’ils sont taillés dans l’os.

Profondeurs, de Henning Mankell, est taillé dans la pierre. Celle de l’îlot de Halsskär, au large de la Suède, un kilomètre carré de rochers dénudés, sur lequel vit cette étrange Sara Fredrika. Le héros, Lars Tobiasson-Svartman, sondeur-cartographe de son état, quitte tout pour cette compagne improbable.

L’histoire finit mal, évidemment.

Mankell, au-delà de la série policière mettant en scène Kurt Wallander, est un écrivain à découvrir.


Les charmes discrets de Limoilou

12 juillet 2009

«Limoilou, lis-moi, dis-moi tout tout tout» (Réjean Ducharme)

C’est le duo Charlebois-Ducharme qui m’a fait connaître Limoilou, au début des années 70. Sans y avoir jamais mis les pieds, j’ai été d’abord charmé par la douce consonance du mot, ce «moi» entouré de deux L, cette finale qui rimait avec loup, Milou, filou, Marilou…

J’ai grandi en Montérégie, étudié à Montréal, travaillé treize ans aux Iles-de-la-Madeleine avant de me fixer à Québec en 1994, dans le quartier Saint-Sacrement. Limoilou était en bas de la côte, un enchevêtrement de ruelles, de hangars, de rues ombragées, de galeries, de balcons, d’escaliers tournants qui me ramenaient droit au «paysage natal» de mes parents, le Plateau Mont-Royal, plus précisément à la maison de mon grand-père Lapierre, sur la rue Fabre.

« Moi je suis d’une ruelle comme on est d’un village

Entre les hangars de tôle pi les sacs à poubelles

Entre la huit pis la neuf, entre la deux pis la trois

Entre l’école pis l’église, ma p’tite enfance est là…»

                                                                       La basse-ville

 Depuis 2005, je me suis laissé prendre par les charmes discrets du quartier. J’habite le pâté de maison dans lequel a grandi Sylvain Lelièvre. La ruelle de La basse-ville, je la vois tous les jours, en couleurs ou en noir et blanc, selon les saisons. Les temps ont changé, mais l’atmosphère évoquée par Lelièvre demeure, comme un parfum insistant.


Chatouille

8 juillet 2009

Le quadrupède que vous admirez au haut de cette page, se chamaillant avec une balle de tennis, a pour nom Chatouille. 

Cette chatte, qui a célébré ses quinze ans en mai dernier, est la mascotte officielle de la famille. Signes distinctifs: un miaulement inoubliable, à la Tom Waits, secondaire à un traumatisme laryngé infligé par ma plus jeune, alors bien jeune, alors qu’elle traînait Chatouille au bout d’une laisse sur les trottoirs du quartier Saint-Sacrement. Autre attribut physique inoubliable: un ballottement de l’abdomen à la marche, souvenir des jours où cette fidèle compagne était franchement obèse. Suite à une diète sévère, Chatouille ne souffre désormais que de ce qu’on pourrait qualifier de discret embonpoint.

L’habitat naturel de Chatouille est mon lit, sur lequel elle passe environ 22 heures par jour. Les deux autres heures sont consacrées à diverses expéditions, le plus souvent motivées par des considérations digestives. L’été se pointant – discrètement – le bout du nez, elle descend deux ou trois fois par jour mon escalier pour aller jouer à Tarzan dans les fougères de ma voisine d’en-bas.

Je soupçonne cet animal d’être mythomane. Qui ne l’est pas?


Réédition de trois romans en format poche

4 juillet 2009

Le mois dernier, les éditions de la courte échelle ont publié une édition en format poche de mes trois premiers romans.

La lune rouge, La marche du Fou et On finit toujours par payer sont maintenant disponibles sous de nouveaux atours.


Irlandes

2 juillet 2009

Pendant que la pluie et la grisaille enserrent Québec, j’achève la lecture de Brooklyn de Colm Toibin.

Dans un style limpide, l’écrivain, deux fois nominé pour le Booker, y relate une histoire simple, une jeune fille émigrant aux États-Unis dans les années 50. Comme lieux, à part le Brooklyn d’après-guerre, il a choisi sa ville natale, Enniscorthy, dans le sud-est de l’Irlande.

Le livre et l’écrivain, que je fréquente depuis The heather blazing, méritent d’être connus. De mon côté, je me prépare à retourner, fin-août, dans ce pays qui me fascine tant. Bien que je n’aie – à ma connaissance – aucun ancêtre irlandais, je me sens curieusement chez moi chez nos voisins d’Outre-Atlantique.

Pendant ce voyage, à Dublin ou dans le Connemara, je précéderai certains de mes personnages, qui hibernent dans des manuscrits depuis plus de dix ans.

L’écriture est, comme bien d’autres choses, une longue patience.