«Une sentinelle sur le rempart» en librairie le 12 septembre

3 août 2018

J’ai soixante-trois ans, bientôt soixante-quatre. J’écris ces pages dans la chambre de garde de l’hôpital psychiatrique où je travaille depuis vingt-trois ans. Dans six mois, je quitterai l’établissement pour prendre, sinon une retraite définitive, du moins un long congé au bout duquel j’évaluerai si j’ai envie de pratiquer quelques heures par semaine la médecine. J’arrive, pour paraphraser Miron, au bout d’un long voyage abracadabrant.

Qu’est-ce qui pousse un jeune sain d’esprit à devenir médecin? Que ressent-on quand on pénètre dans un laboratoire d’anatomie peuplé de 41 cadavres? Quand on entreprend sa première garde d’interne? Quand on doit annoncer à des parents que leur fils est en état de mort cérébrale, à un patient de 44 ans en pleine forme que son échographie révèle une masse au pancréas? Que vit un médecin au quotidien?

 

J’ai écrit d’octobre 2017 à avril 2018 un récit autobiographique centré sur la médecine. J’y reviens sur mon parcours d’omnipraticien, de mes débuts aux Îles-de-la-Madeleine jusqu’à mes années de pratique en milieu psychiatrique. J’emmène le lecteur avec moi pendant mes gardes de nuit. Je lui fais partager mon combat de chef de service aux prises avec la réforme du système de santé. Mais le récit intime commence bien avant, à Iberville, dans le logement en haut de la pharmacie Gareau et Lemieux, à Saint-Jean-sur-Richelieu, sur les bancs du collège où je vivais mon rêve psychédélique, à Montréal, dans l’amphithéâtre de première année de médecine.

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