J’ai acheté il y a quelques semaines une édition anglaise de 5 nouvelles de Henning Mankell, intitulée The pyramid.
Je n’ai pas tout lu Mankell, mais je crois que j’ai lu toute la série des Wallander, plus quelques autres romans dont notamment Tea-Bag, Profondeurs et Le cerveau de Kennedy.
J’étais un peu sceptique, les récupérations de premières parutions d’auteurs révérés se révélant parfois décevantes. J’ai lu les deux premières nouvelles et j’ai été charmé.
Kurt Wallander, cet anti-héros, y apparaît alors qu’il n’a qu’une vingtaine d’années. Jeune policier, il n’est pas encore chargé d’enquêtes criminelles. Mais déjà son personnage est tout à fait congruent, formé, le moule crédible de ce qu’il deviendra dans les grands romans qui marqueront sa maturité: solitaire, obstiné, sombre, rebelle et conformiste à la fois, porteur de cette angoisse qui deviendra, tel que l’écrit Mankell dans la préface du recueil, le leitmotiv de la série (qu’il a incidemment décidé de sous-titrer «Novels about the swedish anxiety»).
Il est d’ailleurs remarquable que Mankell, dans certains interviews, a laissé entendre qu’il en avait un peu marre de son personnage, le décrivant comme un homme avec qui il ne s’entendrait probablement pas.
Ces nouvelles se démarquent par une économie de moyens, un sens de l’ambiance, des esquisses de personnages qui ne sont pas sans rappeler, par certains aspects, Simenon.
Pour les aficionados de Mankell, on y découvre la genèse de la vie amoureuse et familiale de Wallander, notamment sa relation avec Mona, la mère de sa fille Linda.