Dans le coffre des mots perdus: le «détail» de Bernard Geoffrion

26 novembre 2011

Bernard Geoffrion, inventeur du lancer frappé et à sa façon un poète, a vécu dans l’ombre de deux monuments: Maurice «Fusée» Richard et Jean Béliveau. Ceci sans compter les divinités mineures, Jacques Plante, Dickie Moore, Hector «Orteil» Blake et Henri «Poche» Richard.

À part la mise au point du «slap-shot» en tant qu’arme de destruction massive, on se souviendra de lui comme d’un homme candide, au franc parler, qui embarrassait parfois les intervieweurs en employant des expressions comme «se faire frapper dans la moune» ou encore la célèbre «blessure à la laine». Geoffrion fut ostracisé pour avoir gagné un championnat des compteurs en l’absence d’une Fusée suspendue. Il eut l’estomac perforé lors d’une collision accidentelle sur la glace. Enfin, il finit ses jours aux États, manquant de quelques jours la montée de son chandail numéro 5 jusqu’à l’olympe de la poutre centrale du Centre Bell.

Le langage du hockey de cette époque pré-Loi 101 comportait plusieurs particularités, certaines fort obscures tel «le détail», employé pour désigner les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

«Quand on joue dans le détail…» signifiait en gros qu’on passait aux choses sérieuses, après une saison de soixante matchs qui servait essentiellement à éliminer deux équipes sur six, les quatre autres s’affrontant en deux demi-finales selon les positions 1-4 et 2-3.

«On est toujours l’Iroquois de quelqu’un», chantait Lelièvre. Ce détail référait à un quelconque tout, probablement la saison régulière. Le mot par extension, signifiait peut-être aussi qu’il fallait sur la glace exécuter les petits jeux, les sacrifices défensifs, jouer avec une concentration de tous les instants, sous peine de se voir excommunier à l’église ou à la taverne.

Le tout demeure mystérieux. Peut-être provient-il de quelque anglicisme? Certains mots, comme des passagers clandestins, se glissent dans la langue commune sans qu’on sache d’où ils viennent. À moins que quelqu’un, quelque part, éclaire ma lanterne.


La vague perdue de Karkwa

22 novembre 2011

Le groupe Karkwa a publié sa chanson «La vague perdue» enregistrée pour le film «La peur de l’eau» de Gabriel Pelletier.


Au salon du livre de Montréal

18 novembre 2011

Je serai présent au salon du livre de Montréal, au kiosque des éditions de la courte échelle, samedi le 19 novembre de 16h à 17h30 et dimanche le 20 de 13h30 à 15 h.


«On finit toujours par payer»: nouvelle édition

15 novembre 2011

On finit toujours par payer, première enquête du sergent André Surprenant parue en 2003, entreprend sa quatrième vie.

D’ici peu, une édition grand format soulignera la sortie de l’adaptation cinématographique du réalisateur Gabriel Pelletier, intitulée La peur de l’eau.

19 octobre 2001. Rosalie Richard, 18 ans, fille du maire de Havre-aux-Maisons, est retrouvée étranglée et violée au pied d’une falaise aux Îles-de-la-Madeleine. André Surprenant, sergent-enquêteur à l’escouade de la SQ de Cap-aux-Meules, mène son enquête malgré la présence du sergent Gingras, dépêché du continent. Il découvre bientôt que la scène du meurtre a été soigneusement montée et part, en compagnie de Geneviève Savoie, une jeune agente dont il est secrètement amoureux, à la recherche du metteur en scène.


Le trésor de Brion: le chouchou de la famille

9 novembre 2011

Les écrivains entretiennent avec leurs livres des relations variables. Certains en parlent avec détachement, presque avec haine, comme de fardeaux dont ils doivent se séparer au plus vite pour aller au devant de nouvelles créations. D’autres couvent leurs rejetons d’un amour exclusif, quasi fusionnel, chaque livre étant devenu un jalon incontournable de leur existence.

Entre ces deux attitudes opposées, tous les cas de figure sont possibles. Dans mon cas, mes productions dépassant à peine la douzaine, je peux encore les considérer comme les rejetons d’une famille nombreuse, mais pas encore démesurée.

Je suis plutôt sévère avec mes rejetons, leur trouvant souvent plus de défauts que de qualités. Je fais aujourd’hui une exception. Dans cette trâlée, j’avoue avoir un chouchou : Le trésor de Brion.

Ce n’est pas que je n’aime pas les autres, mais ce roman d’aventures, écrit rapidement, sans prétention, en 1994, occupe une place particulière dans mon cœur.

Il s’adressait à l’origine à un public adolescent. Le héros, Guillaume Cormier, 17 ans, vit une expérience initiatique, une double chasse au trésor et à l’amour, aux Îles-de-la-Madeleine. Pour l’écrire, je me suis inspiré de mes lectures de jeunesse, de Tintin à Stevenson, mais aussi d’autres classiques de marine, le merveilleux Moonfleet de John Meade Falkner, les romans de Loti et de Conrad, l’histoire et les légendes madeliniennes, sans compter divers ouvrages sur les flibustiers.

Cette aventure, contemporaine mais plongeant, comme il se doit, ses racines aussi loin que le dix-huitième siècle, me remet toujours en contact avec mes premières émotions de lecteur. Pour paraphraser un passage de La lune rouge, je pourrais écrire que, en littérature comme en amour, rien ne remplace l’insouciance. Ce roman d’aventures, écrit pour me divertir, avec une âme de quatorze ans, est peut-être ce que j’ai produit de meilleur.