Un soir d’hiver 2002, nous étions tous rivés devant le petit écran alors que les représentants du Plus-Meilleur-Pays-Du-Monde disputaient la médaille d’or olympique de hockey sur glace (masculin) aux Américains.
L’événement était si capital que Fille Numéro Un, quinze ans, surtout passionnée de natation, de marathons de bouffe et de musique planante, était assise en indienne devant la table basse, couturée de traces d’accidents domestiques, qui supportait, circonstance non négligeable, une assiette de nachos.
Pour une raison qui m’échappe, mais qui tenait peut-être du dramatique caractère transcanadien de la confrontation, nous écoutions la joute en anglais. Le commentateur survolté abusant régulièrement de la formule «in his own zone», Fille Numéro Un demanda, avec une candeur charmante: «Voulez-vous me dire c’est quoi, la zone-zone?».
Ainsi naquit la légende familiale de la Zone-Zone, qui fit son nid, des années plus tard, dans la blogosphère, pour le plus grand plaisir d’un nombre grandissant de fanatiques.