L’écrivain en pyjama de Canadien

Je n’invente rien avec ce titre emprunté à Dany Laferrière. J’y ajoute le sigle du CH.

Il y a plusieurs années, j’ai acheté à Montréal un pyjama de coton ouaté aux couleurs de l’équipe de hockey de mon enfance, le Canadien de Montréal. Il est si ancien que le haut arbore le nom d’Alexis Kovalev.

J’ai toujours ce pyjama, au grand déplaisir de ma blonde. Le truc s’est promené à travers le monde quand je voyageais au froid. Je ne l’ai jamais tant porté que depuis le 18 mars 2020 quand j’ai dû rentrer en hâte du Cambodge. Pandémie oblige, c’est désormais mon uniforme d’écrivain matinal. Je ne le quitte souvent que pour aller marcher l’après-midi.

Depuis son retour à Québec, l’écrivain en pyjama n’a pas chômé. J’ai vu aux dernières retouches des Demoiselles de Havre-Aubert, sixième polar de la série Surprenant, paru en juin. J’ai réécrit, terminé un roman commencé il y a des années, qui paraîtra au printemps 2022 chez Québec Amérique. Cet été, j’ai écrit un récit autobiographique, qui est pour l’instant à cuver dans le cellier. Il faut parfois prendre du recul par rapport à un texte pour décider de sa valeur et de son devenir. J’ai écrit une nouvelle historique qui doit paraître dans un collectif en mars chez Septentrion. J’ai enfin commencé la conception et la rédaction d’un septième Surprenant, dont l’action se déroulera à Montréal.

En novembre dernier, j’ai aussi révisé le Surprenant IV, Le mauvais côté des choses, réédité en poche chez Québec Amérique. Le livre paraîtra la semaine prochain, plus précisément le 19 janvier, et ce malgré le couvre-feu et la fermeture des librairies.

Le confinement est l’état naturel de l’écrivain, dont le travail est solitaire. Je subis la pandémie comme tout le monde, avec son cortège de frustration, de peur et d’impuissance. Ce cataclysme mondial, dont nous avons toujours de la difficulté à voir la fin, aura peut-être le pouvoir de nous faire réviser nos valeurs et, espérons-le, de changer notre façon de vivre.

Les livres n’auront jamais été aussi utiles et précieux. L’écrivain en pyjama de Canadien, à défaut d’être toujours apte à se servir de son stéthoscope, reste donc à son poste, devant son écran. Suis-je juché en haut du grand mat, à la vigie, suis-je sur le pont ou dans la cale? Je ne sais pas. Chose certaine, nous sommes dans le même bateau.

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