«Les bottes suédoises», le dernier roman de Henning Mankell, baigne dans une sorte de clarté crépusculaire. Il se savait sans doute condamné, mais ne se répand pas dans la mièvrerie. «Profondeurs»… «Les chaussures italiennes»… Son personnage récurrent de vieil homme irritable vivant seul sur son île est une sorte de double de son Wallander. Les choses ne sont jamais vraiment dites ou comprises. Les personnages se fuient. Wallander mourra dément. L’écrivain qui a dénoncé les inégalités, qui a tenté de réconcilier l’Afrique et l’Europe, aura été, superbement, paradoxalement, l’écrivain du silence, l’homme de «La muraille invisible».