Je déguste de la rascasse au basilic, Quai du Port, à Marseille, quand soudain, admirant la «Bonne Mère» de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Garde, surgit dans mon cerveau embrumé par le Bandol, cet étrange souvenir: Fernandel à Iberville.
Fernand Joseph Désiré Contandin, dit Fernandel (1903-1971) vit le jour au 73 boulevard Clave, à Marseille. Chacun connaît sa carrière de comédien et de chanteur. Des profondeurs de mon enfance, je le vois sous les traits de Don Camillo, mais surtout dans son rôle dans La vache et le prisonnier, dans lequel il interprétait un Français fuyant les camps de travail allemands en compagnie d’une vache, seulement pour reprendre le train pour l’Allemagne quand il avait passé la frontière française.
Cet homme déambulant patiemment avec une brave vache me rappelait singulièrement, par ailleurs, mon grand-père Jos, lequel avait émigré de Farnham à Iberville à pied en convoyant la laiterie familiale.
Je tiens de source sûre que Fernandel, au faîte de sa gloire, dans les années 50 ou 60, alors que De Gaulle déclarait qu’il était le seul Français aussi célèbre que lui, s’est produit au Cercle Saint-Charles (dit «le Sacre Saint-Charles») à Iberville, hameau québécois des plus humbles.
La juxtaposition de Fernandel et du Sacre-Saint-Charles me laisse pantois.
Je lance donc un appel à tous: quelqu’un peut-il me confirmer que je n’ai pas la berlue?
M’est venu aussi un de mes remords les plus cuisants: Jacques Brel, lors de sa tournée d’adieu, a chanté à Saint-Jean, en 1968. Mon frère m’a signalé le fait. Je ne sais pas où j’en étais dans mes hormones, je n’y suis pas allé.
Bonjour
François Monet, fils de ma feue grande amie Suzanne Pépin, m’a écrit concernant ta question sur Fernandel et Iberville. Je travaille à la rédaction de mon premier roman historique qui se situe à Saint-Jean et Iberville en 1948. Je m’intéresse particulièrement à Fernandel. Il est venu en personne à Saint-Jean au cinéma Capitol le mercredi 6 octobre 1946 pour deux représentations (en matinée et en soirée. C’était à l’invitation de la Chambre de commerce d’Iberville dont un des membres du c.a. était Jean-Marie Pépin. J’ai une copie .jpeg de l’annonce dans le Canada-Français si tu souhaite l’avoir, il suffit de m’envoyer ton courriel pour que je te réponde en la joignant à ma réponse de retour.
Myroslaw Smereka
msmereka@videotron.ca
Merci de la précision. Fernandel à Saint-Jean, c’était plus logique qu’à Iberville. Les romanciers ont parfois trop d’imagination.
Fernandel s’est vraiment produit à Iberville, en 1948.
Selon un article du Devoir du 21 août 1948, page 5, Fernandel a effectué une tournée au Québec du 24 septembre au 3 octobre 1948 dans les villes suivantes : Montréal, Québec, Sherbrooke, Joliette, Iberville, Trois-Rivières, Chicoutimi et Jonquière. Il est aussi allé à Ottawa.
Vous pouvez trouver cet article en ligne sur GoogleNewspapers.
Merci pour la précision. Finalement, mon imagination ou les souvenirs des conversations de mes parents ne m’ont pas joué de tour.