Le prochain Surprenant en octobre

Dans deux mois, soit vers la fin-octobre paraîtra le huitième tome de la série Surprenant. Le titre en est encore plus ou moins secret, question de mise en marché dans la très riche saison littéraire d’automne. Ce qui ne l’est pas, ce sont ses attributs essentiels et son sujet.

Ce Surprenant 8 se déroule aux Îles-de-la-Madeleine, en décembre 2013. Il s’agit donc d’un Surprenant d’hiver, une première si j’excepte une nouvelle, Dernière neige, parue dans Alibis il y a longtemps. C’est même un Surprenant de Noël, l’action étant concentrée entre le 19 et le 24 décembre.

Les écrivains ont leurs saisons, leurs paysages préférés. J’ai beaucoup écrit de livres ayant pour toile de fond la fin-octobre, aussi l’été. Jamais je n’avais réellement exploité la neige et les blizzards.

Parmi les thèmes abordés dans ce polar, il y a sans nul doute la dynamique particulière des Îles-de-la-Madeleine, un archipel isolé qui vit en partie de la manne touristique, mais qui doit composer en contrepartie avec les problèmes sociaux engendrés par les voyageurs et la spéculation foncière: crise du logement, désertification hivernale, polarisation des opinions, pénurie de services, manque de main d’œuvre. Sans compter l’érosion des berges causée par les dérèglements climatiques.

C’est dans cette société qui n’est plus idyllique que Florence Turbide, une propriétaire de bergerie de 41 ans, est retrouvée assassinée, une nuit, dans un chemin tranquille de l’île de Havre-aux-Maisons. À ses côtés, lui aussi tué par balle, un montagne des Pyrénées. Surprenant, appelé sur place par un appel de son ami Platon Longuépée, aussi par certains liens d’un protagoniste avec le crime organisé montréalais, se retrouve confronté à une famille éclatée, aussi avec une entreprise agro-alimentaire, bergerie et restaurant, gérée de façon poétique. L’intrigue, certainement tragique, n’exclut pas des moments d’humour et met une nouvelle fois en avant l’amour de Surprenant pour la cuisine et, par une facette de la personnalité de la victime, l’Italie.

En arrière-fond, le sergent-détective du SPVM, maintenant âgé de cinquante-deux ans, est agité par des soucis personnels. Sa mère Nicole est traitée pour un cancer avancé. Est-ce son dernier Noël? Il a par ailleurs appris les circonstances de sa conception qui étaient, selon les mots mêmes de sa mère (dit-elle toute la vérité?), pas romantiques pantoute. En enquêtant sur le meurtre de cette mère de trois enfants aux Îles-de-la-Madeleine en compagnie d’une sergente-enquêtrice de la SQ, Olivia Mansour, qui est elle-même en butte à des tracasseries administratives, il est troublé par l’omniprésence de la violence faite aux femmes.

Aussi, alors qu’il médite un samedi soir sur la plage déserte de la Dune-du-Sud, devant la mer glaciale, aura-t-il cette pensée: L’amour des mères et des femmes en général était un trésor d’une richesse infinie, que les hommes pillaient depuis la nuit des temps.

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